La semaine dernière, nous sommes partis à la rencontre du pianiste et compositeur Louis Marguier afin de lui poser des questions dans le cadre de notre format FP Discussions. Découvrez sa personne, son travail ainsi que son univers à travers cette interview.
FP : Salut Louis, comment ça-va ? Peux-tu te présenter, nous parler de ton parcours et de ce que tu fais ?
Louis Marguier : Yo, ça va, merci pour l’invitation. Moi, c’est Louis Marguier, j’ai 19 ans, je suis pianiste depuis plus de 10 ans. J’ai fait le parcours banal collège/lycée. Ensuite je me suis orienté vers un BTS audiovisuel spécialité son, parce que je ne savais pas encore si je voulais composer au piano plus tard ou faire un autre métier dans le son. J’ai compris avec le temps qu’il fallait que je m’oriente plutôt vers la composition.
FP : D’après ce qu’on voit de toi sur les réseaux, la musique et plus particulièrement le piano occupent une grande partie de ta vie. Comment le piano s’est-il imposé dans tes compositions ?
Louis Marguier : J’ai commencé à jouer très jeune, ma mère et un de mes frères jouaient et je m’amusais à jouer avec eux. Ensuite, j’ai pris des cours de piano. J’ai commencé en apprenant la musique classique, j’aimais bien réinterpréter les partitions comme je l’entendais. C’est comme ça que j’ai commencé à composer.
FP : Peux-tu nous parler de tes inspirations et influences artistiques ?
Louis Marguier : Je m’inspire beaucoup des autres musiciens/compositeurs, que ce soit dans mon entourage ou non. Je m’inspire beaucoup des rencontres et des discussions que j’ai avec des amis ou des artistes. Mes plus grosses influences artistiques sont des pianistes en général : Michel Legrand, Ruben Gonzalez, Bill Evans, ou des chanteurs comme Charles Aznavour, Jacques Brel…
FP : Qu’est-ce qui, selon toi, rend tes compositions différentes de celle des autres beatmakers ? Comment définirais-tu ton univers musical ?
Louis Marguier : J’essaye souvent de capter l’émotion d’un moment, le sentiment que j’ai dans certains lieux pour le retranscrire en musique. Que ce soit pour un morceau ou pour une loop, le processus de base est le même. Je m’éloigne de la création musicale pendant quelques jours, et j’essaye de proposer quelque chose de nouveau par rapport à la dernière fois. Je fais ça avant tout pour moi, pour me sentir bien. J’essaye de rendre ces compositions uniques en essayant de travailler le son de manière différente à chaque fois.
FP : D’ailleurs, tu as récemment sorti une « Bank Kontakt de piano ». Peux-tu nous expliquer ta réflexion derrière ce genre de proposition ?
Louis Marguier : Dans le monde du beatmaking c’est assez récurrent de voir passer des oneshot kit, drumkit, etc. Ce sont des fichiers audios de batterie/instrument qui servent à faire de la musique sur ordinateur. Comme ma vie se résume à 50% à jouer du piano, je trouvais l’idée intéressante de faire une Bank Kontakt du piano que j’utilisais pour créer mes morceaux, et de la vendre comme si je vendais un drumkit.
FP : Tu es monté sur Paris avec 2 collègues ce week-end. Est-ce que tu as plus l’habitude de travailler en groupe ou solo ?
Louis Marguier : Je travaille beaucoup seul à la base. Mais quand je travaille pour un artiste, on peut être 2-3 à travailler en collaboration. Sinon, je travaille généralement avec mes amis, ou je cherche à travailler avec de nouvelles personnes, que je les trouve intéressantes musicalement ou avec qui on peut être complémentaire.
FP : Tu as eu l’occasion de travailler avec quelques noms de la nouvelle scène Rap française comme Khali. Peux-tu nous parler des origines de cette connexion ?
Louis Marguier : C’est Avlanche studio qui m’avait contacté. Ils avaient écouté ce que je faisais et ils avaient beaucoup aimé, ils m’ont donc invité à leur studio. On a fait une session avec Guapo du soleil et c’est là qu’on a fait la prod de « Umbrella ».
FP : Selon toi, vers quoi se dirige la scène Rap actuelle en France ?
Louis Marguier : Je ne saurais pas dire ahah, il y a de plus en plus de diversité donc ça ouvre plus de portes. Aujourd’hui tout le monde peut faire de la musique et tant mieux ! On a déjà vu les changements qu’il y a pu avoir grâce à cette facilité à créer. Mais malgré cela, il y a toujours un top streaming très similaire au niveau des rythmiques, des accords, des sonorités, des façons de poser ou de chanter. Je dirais que ça équilibre la balance et que les choses risquent de changer fortement.
FP : Aujourd’hui, ton travail est principalement autour du Rap. Est-ce que tu souhaites également t’orienter vers d’autres styles musicaux ?
Louis Marguier : Oui j’aimerais beaucoup composer pour des court-métrages, films, ou même pour de la pub. J’aimerais aussi m’orienter vers la pop, vers des chanteurs/chanteuses, ou encore la soul.
FP : Est-ce qu’il y a d’autres artistes avec qui tu aimerais collaborer ?
Louis Marguier : Oui, il y en a plein ! En ce moment j’écoute beaucoup Pinkpantheress. La musique que je montre n’a rien avoir avec ce qu’elle fait, mais j’aimerais beaucoup produire pour elle.
FP : Ton projet dont tu es le plus fier ?
Louis Marguier : Récemment, dans ce qui est sorti, je suis plutôt fier du sample que j’ai fait dans le morceau « LA BELLE ET LA BETE » du projet Première Rencontre de Planaway en feat avec Lyre. Aussi, les derniers morceaux que j’ai composés, que ce soit pour moi ou pour des artistes, me ressemblent plus. À cause de certains évènements, ces 6 derniers mois, j’ai vraiment changé la manière dont je fabrique mes samples ou mes morceaux et je suis plutôt fier du rendu. Fier de ce que je propose aujourd’hui et je suis content de voir que le travail paye même quand on revient de loin.
FP : Tu as des projets récents ou futurs dont tu souhaites nous parler ?
Louis Marguier : Je peaufine un EP de piano/expérimental dans lequel je laisse ma musique s’exprimer.
FP : Pour finir, nous aimerions te remercier pour cette interview. Y a-t-il quelque chose que tu aimerais partager avec les amis et la famille de Footpatrol ?
Louis Marguier : Merci pour l’invitation, je n’ai pas cette chance de parler dans mes morceaux pour exprimer ce que je vis, ce que je ressens, merci de me donner cette opportunité.
J’espère que la musique que je vais proposer par la suite vous plaira !
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