Footpatrol Discussions | Rookie Magazine

13.10.23 Footpatrol Discussions



Footpatrol : Salut Rookie Magazine, comment ça va ? Pouvez vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ?

 Rookie Magazine : Salut ! Écoutez ça va très bien pour nous.  La mixtape est enfin out, et ça fait du bien ! Merci beaucoup pour l’invitation on est très content de répondre à vos questions !

Rayan : Rookie c’est une idée de Nathan. On était encore sur Lille à l’époque, on était carrément en coloc à deux ! Je me souviens à ce moment là, on était tous un peu perdus. Le Covid était encore dans les têtes de tout le monde et un jour Nathan vient me voir dans ma chambre et me dit « Gros je viens de créer une page insta va follow, je veux mettre en avant des artistes émergents ».
C’était grave important pour lui. C’est le genre de gars, quand il met la musique en soirée tu vois pleins de gens qui Shazam en scred !

FP : Rookie magazine existe depuis maintenant 2 ans. Comment avez-vous eu l’idée de lancer votre média ? Comment tout a commencé et pourquoi avoir axé votre média sur les rookies de la musique ? 

RM : Au début la page Insta n’avait que très peu d’abonnés, mais à force de partager des artistes le nombre d’abonnés a commencé a grandir. Quand on a franchi le cap des 1k abonnés en moins d’un an, on s’est dit qu’on tenait peut-être quelque chose.
Au début c’était un délire entre potes.

FP : Comment êtes-vous tombés dans la musique en tant qu’auditeurs ?

RM : Dans la team on a tous découvert la musique, et plus particulièrement le rap très tôt. Avec Nathan et Rémi, c’est dans la cour d’école.
À l’époque c’était à base de Sniper, Booba, Rohff, la grande époque des baladeurs et des mp3.

Pour Mila c’est différent. C’est sa mère qui lui a fait écouter Diam’s pour la première fois. À l’époque, sa mère donnait même des cours d’écritures à des rappeurs auxquels Mila a assisté quand elle avait environ 6 ans.

FP : Votre média semble vous occuper beaucoup. Est-il devenu votre activité à plein temps ?

RM : Aujourd’hui Rookie continue de se developper mais ce n’est pas notre activité à plein temps.

Même si au final c’est une énorme partie de notre temps libre, nous avons tous des activités sur le côté afin de financer nos projets, comme la mixtape par exemple. Nathan et moi on est dans la restauration, mais Mila est dans la relation presse depuis quelques temps maintenant, et c’est clairement une crack!

FP : Vous avez sorti votre mixtape le 22 septembre dernier. Comment vous est venue l’idée de ce projet ?

RM : Comme on l’a dit, le but principal de ce média est de mettre en avant des jeunes artistes. L’idée d’un projet musical regroupant plusieurs jeunes artistes semblait être une évidence pour l’équipe.

Pour nous ce n’est pas une simple mixtape que l’on pourrait considérer comme un regroupement d’artistes ou une playlist.
L’ambition était plutôt de se rapprocher le plus possible de la vision que l’on a d’un album, avec un concept fort, une DA poussée et une tracklist cohérente.

La mixtape permet de regrouper des artistes donnant ainsi l’opportunité a leurs fans respectifs d’en découvrir d’autres, ce qui suit totalement le principe du média.

FP : Le concept de la mixtape tourne autour de l’amplitude thermique/graduation de température. Est-ce que vous pouvez expliquer ce que c’est et comment vous avez pensé à ce concept ?

RM : L’idée était de réunir tout les rookies et réussir à faire cohabiter leurs univers souvent singuliers. L’idée de l’amplitude thermique nous permettait de mettre ce pari en oeuvre.

Le concept du projet est de faire de l’auditeur le sujet d’une expérience immersive, en le plongeant tout d’abord dans une atmosphère glaciale et oppressante (-80°), pour graduellement monter jusqu’à une ambiance brûlante et étouffante (+80°), en passant par une partie plus rassurante et confortable. Notre ambition est d’offrir une expérience d’écoute évolutive et immersive.

FP : On a entendu Mehdi Maïzi dans le prélude de la tape. C’est une personne importante dans la culture rap française. Comment la connection s’est elle faite ?

RM : La connexion avec Mehdi vient de Mila. On a rédigé un solide dossier de presse et on lui a proposé de rejoindre le projet en lui exposant nos idées, et il a répondu présent ! Ça nous a énormément motivé de voir qu’un professionnel comme lui ait adhéré au projet. On le remercie encore, c’est vraiment un boss !

FP : Si vous deviez associer votre média à une paire de sneakers quelle serait elle ?

RM : Alors, c’est une question compliquée mais il y a évidemment une réponse qui nous vient tous directement en tête c’est évidement la Jordan 1, la paire du rookie par excellence. À l’époque, personne ne croyait en lui, alors qu’aujourd’hui la marque lui doit tout!

FP : Avez-vous un conseil à donner à des jeunes voulant se lancer ?

RM : Aujourd’hui y a beaucoup plus de choix qu’avant. Faire de la musique c’est devenu plus accessible avec tous les moyens à notre disposition, contrairement à l’époque. Au final c’est difficile de sortir du lot. Il faut rien lâcher et ceux qui y arrivent le diront tous : la route est hyper longue avant de pouvoir « percer ». Nous-même, il nous reste encore beaucoup de chemin.

FP : Nathan, Rayan, Rémi, Mila, merci pour le temps que vous nous avez accordé. Avez-vous un dernier message à faire passer ?

RM : Si on a un message à faire passer aujourd’hui, c’est déjà de remercier tout le monde. Tous ceux qui ont partagé le projet à la sortie et encore aujourd’hui. Toutes les personnes qui ont contribué à la conception du projet. Tous les artistes qui ont répondu présent.
Avec beaucoup de passion et du travail, on peut tout réaliser.

Merci à vous de nous avoir invité pour cette interview!

 

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Footpatrol Meets | Jérémy REALSKFLOW

11.10.23 Footpatrol Meets



Footpatrol : Salut Jeremy ! On espère que tu vas bien, et merci d’avoir pris le temps de nous parler. Peux-tu commencer par te présenter pour ceux qui ne te connaitraient pas encore ?

Jérémy Realskflow : Merci de m’avoir invité. J’ai grandi en banlieue parisienne dans les années 90 et j’ai assisté à l’émergence de nouvelles cultures à travers le rap, le graffiti et les premières tendances streetwear. Au début des années 2000, avec l’arrivée des forums comme Crookedtongues ou Sneakers.fr, je me suis passionné pour les sneakers et j’ai créé le site Sneakersaddict.com vers 2010 pour aider les sneakerheads français à s’organiser avec les drops en ligne à cette époque. Aujourd’hui, les gens me connaissent surtout comme le fondateur du collectif WAVE® qui a été formé en 2018.

FP : Tout d’abord, on doit parler de WAVE.FR. Quelle était l’idée de ce projet?  Qu’est-ce que « WAVE.FR » exactement ?

JR : WAVE® est un collectif de personnes créatives de différents domaines tels que la musique, le sport, l’art, le cinéma ou la mode. L’idée était de rassembler toutes les énergies parmi nos cercles d’amis pour offrir quelque chose d’authentique et de fidèle à la rue. Lorsque nous nous sommes rencontrés en 2018, notre désir était de créer un nouveau média alternatif associé à un studio de création qui pourrait offrir de nouvelles solutions aux marques.

Nous voulions créer quelque chose qui nous représente et englobe tous les aspects de la culture.

FP : Depuis l’époque de Sneakersaddict.com, comment penses-tu que l’espace sneaker a changé depuis ?

JR : Je pense qu’il y a quelques années, la culture sneaker était à part. C’était animé par des passionnés et elle avait ses propres codes. Entre 2010 et 2020, cette culture a été progressivement absorbée par la “street culture” au sens large. J’utilise des guillemets parce que de nos jours la street culture est juste la culture dominante.

Comme beaucoup l’ont dit avant moi, le resell et l’excès de collaborations ont beaucoup changé le paysage. Mais pour rester positif, je pense que la nouvelle génération se réapproprie cette culture de la bonne façon.

FP : Quels ont été tes moments préférés avec WAVE jusqu’à maintenant? Et y en a-t-il qui t’ont posé des défis au fil des années?

JR : Il y a eu tellement de bons moments… En général, j’aime chaque projet sur lequel nous travaillons. J’aime aider les marques à tenir un discours authentique, qui parle à nos générations par exemple. J’aime l’enthousiasme de notre communauté lorsque nous sortons du merch. Voir notre collectif grandir avec des membres au Japon, au Brésil, en Italie… C’est super inspirant.

Le maintien de l’intégrité est un défi de nos jours. Il ne faut pas chercher l’argent avant tout, mais rester fidèle à la culture et à ceux que nous représentons. On pourrait appeler ça de la loyauté.


FP : De tous les domaines couverts par WAVE, comme la mode, le sport et la musique. Que penses-tu qu’il est important que les gens sachent ? Comment WAVE devient-il une source d’information unique par rapport aux autres plateformes en ligne ?

JR : Je pense que tout compte. Nous vivons dans un monde globalisé et la circulation de l’information a beaucoup changé. Je dirais que WAVE® est différent dans le sens où notre curation représente principalement la culture des jeunes créatifs en France. Ceux qui pourraient occuper des postes décisionnaires dans quelques années.

FP : Dans un monde plein de reposts, comment faites-vous pour vous assurer que ce que vous publiez soit authentique ou une source originale ?

JR : Ce n’est pas facile, t’as raison. Il y a toujours une part de similitude quand on partage les mêmes passions. Mais nous nous fions principalement à notre expérience, à notre culture et à ce qui se passe dans le monde réel. Peut-être que c’est quelque chose qui nous aide à rester ancrés. C’est important d’être en contact avec les gens qui composent notre communauté.

FP : Avez-vous envisagé une publication physique WAVE® ? Ou même un magasin physique ? Vous avez des employés vraiment talentueux qui travaillent tous ensemble !

JR : Merci. Nous avons publié quelques fanzines en format A2 et ils ont été bien reçus. Nous répéterons peut-être l’expérience plus souvent. Les magasins physiques ne sont pas notre objectif honnêtement, même si c’est quelque chose que nous aurions pu faire il y a quelques années.

FP : Une question que nous aimons toujours poser : « Si tu étais une sneaker », que serais-tu ?

JR : C’est une question difficile. En 2010, j’aurais dit une Air Max 1 ou une Jordan 1. Je pense qu’aujourd’hui je serais une Vans style 36. Cela correspond mieux à ma vie actuelle.

FP : Peux-tu nous faire part de tes projets futurs pour WAVE® ? Peut-être un domaine que vous souhaitez explorer ou un nouveau sujet que vous aimeriez traiter dans vos articles ?

JR : En 2020, nous avons sorti un premier documentaire intitulé “En Bas du Bloc”, où nous avons analysé l’influence des villes françaises sur le reste du monde. La suite de ce documentaire est en cours de préparation. C’est un projet très cool qui devrait plaire à beaucoup.

FP : Jérémy, merci d’avoir pris le temps de nous parler. Y a-t-il un mot de la fin que tu aimerais dire à nos lecteurs dans la Team FP ? 

JR : Merci à vous, c’était avec plaisir ! Quoi que vous fassiez dans la vie, restez Réel, ne trichez pas. Ne trahissez pas vos valeurs quoi qu’il arrive, et restez vrai même si tout le monde devient faux.

Et enfin, bravo à toute la Team FP, vous faites un excellent travail !

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