Rencontre avec Rimo pour les 20 ans de Footpatrol

22.01.22 General



Rimo est un designer, illustrateur et directeur artistique né à Tokyo. Il a commencé sa carrière solo en tant qu’artiste en s’essayant à différents domaines créatifs tels que la mode, la publicité, les films, les magazines ou encore l’architecture. Son voyage créatif débute en tant que membre du duo graphique “mocrock” qui a su, chez lui, révéler sa passion pour l’illustration d’art. Son style d’illustration contemporain met en valeur un récit culturel et sa propre interprétation idiosyncrasique des valeurs de la communauté sneakers. Rimo utilise des visuels élaborés, des images et des teintes rétro pour créer des œuvres d’art animées au style authentique.

Rimo a travaillé sur d’innombrables collaborations avec la marque emblématique de chaussures de sport Reebok, dont l’un de leurs projets phare, l’animation “Reebok Certified Network Vol.7”. “Kasina in Korea”, a été notre première rencontre avec Rimo. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il travaille avec Footpatrol. Nous avions déjà collaboré sur une collection Reebok Workout, qui mettait en valeur l’équipe Footpatrol dans un concept d’animation mettant un point d’honneur sur notre secteur d’activité et sur l’ensemble du travail que nous accomplissons en coulisse. Rimo a également travaillé sur des campagnes d’initiatives sociales, notamment lors de sa collaboration “Back to School” avec North Face.

Au cours de l’élaboration des illustrations pour notre 20ème anniversaire, nous en avons profité pour discuter avec Rimo de ses passions, de son travail et de tout le reste.

Footpatrol : Nous avons eu le plaisir de travailler ensemble lors de notre précédente collaboration, mais pour les personnes qui ne vous connaîtraient peut-être pas encore ou qui ne sont pas familière avec votre travail, pourriez-vous nous parler un peu de vous et de ce que vous faites ?

Rimo : Bonjour, je m’appelle Rimo. Je suis un graphiste et un illustrateur basé à Tokyo. J’organise également des expositions de mon propre travail dans des galeries de manière occasionnelle. J’ai travaillé dans plusieurs projets autour des sneakers depuis quelques années. Je suis à l’origine des principaux visuels pour de nombreuses publicités de sneakers qui ont été diffusées dans le monde entier, et je travaille régulièrement à la réalisation d’illustrations et de dessins ainsi que sur la direction artistique d’animations vidéos. Occasionnellement, j’axe mon travail sur ce qu’il se passe au sein des coulisses des collaborations entre les entreprises et les magasins de sneakers du monde entier, en utilisant l’animation.

FP: À quel âge avez-vous réalisé que vous aviez cette passion pour l’art et l’illustration ?

Rimo : La première chose qui m’a intéressée, c’est l’illustration. Le passe-temps de ma mère était de fabriquer ses vêtements elle-même, et j’avais beaucoup de livres sur la couture à la maison. Les livres de mode de l’époque utilisaient beaucoup “d’illustrations de mode” dans lesquelles les mannequins prenaient la pose, le tout, exprimé par des lignes audacieuses et fines, j’ai été très influencée par ces illustrations. J’ai commencé à m’intéresser à l’art à l’âge de 14 ans et j’ai été influencée par les graffitis que je voyais dans les magazines. En même temps, la relation entre le graffiti et la musique (HIP-HOP) était très fusionnelle, j’ai été progressivement fasciné par diverses sous-cultures. J’ai également acheté l’EP “Natural Born Dub” de Fujiwara Hiroshi chez un disquaire de Harajuku à l’époque. La pochette comportait une photo de Jean-Michel Basquiat, et le clip utilisait une séquence d’une vidéo de skate de Mark Gonzalez. Depuis ce jour, j’ai été captivé par la musique. J’allais souvent chez “Rough Trade Records” à Harajuku, à Tokyo, dans lequel j’ai été exposé à l’affinité entre les pochettes de musique, l’art et le design, et c’est ainsi que je me suis mis à apprécier de plus en plus l’art et le design.

FP : Parlez-moi un peu de votre ancien duo graphique “mocrock”, comment a-t-il vu le jour ?

Rimo : Quand j’avais environ 20 ans, j’ai rencontré Yohey Omori par l’intermédiaire d’un ami. Il faisait de l’illustration et des peintures et nous nous sommes tout de suite bien entendus. Quand j’allais chez lui, il écoutait de la musique, lisait des mangas, regardait des films, des vidéos et des livres que je ne connaissais pas, et il était toujours source d’inspiration. Nous traînions ensemble tous les jours et allions souvent à des événements au club. Au club, nous avons rencontré beaucoup de gens, nous sommes allés à beaucoup d’événements et nous avons même fini par faire des tracts pour des événements. Petit à petit, diverses personnes ont commencé à nous demander de concevoir des choses. À cette époque, nos amis avaient signé un contrat avec une grande maison de disques pour sortir leur musique. Et tous les deux nous avons décidé de s’occuper du graphisme pour eux, et c’est ainsi que le duo de graphistes “mocrock” était né. Cette rencontre a été un véritable tournant dans ma carrière.

FP: S’il y en a, quels sont les artistes/illustrateurs ou graphistes qui vous influencent et comment cela a-t-il inspiré votre propre forme d’art ?

Rimo : J’ai beaucoup d’artistes, d’illustrateurs et de designers préférés. La liste est tellement longue que je ne peux pas tous les citer… ahahah.

Récemment, GEOFF MCFETRIDGE, Bráulio Amado sont mes artistes préférés.

Personnellement, je suis très influencé par les personnes qui ne se limitent pas à un seul intitulé et qui proposent un large éventail de projets créatifs, quel que soit leur domaine.

Par exemple, le réalisateur Mike Mills, il a conçu des pochettes de disques, des affiches, des magazines, des livres et même des vidéos. Je veux moi aussi travailler dans une direction créative, quel que soit le domaine, tout en développant mes propres compétences, comme l’illustration et le design.

FP : Comment décririez-vous votre processus de conception ou de création en tant que marque/individu ? 

Rimo : Mon activité principale consiste à travailler directement avec un particulier ou bien une entreprise. J’écoute la demande du client et je travaille “pour savoir”. Je reçois diverses indications et je me projette dans celles-ci. Je pense qu’il est important de ne pas se laisser dépasser par toutes les demandes du client, mais plutôt de laisser une “marge d’erreur”, dans le bon sens du terme. Ensuite, en faisant des croquis, concrétise ma vision des choses

Lorsque le client donne son accord, je continue à faire des essais et des erreurs jusqu’à ce que je sois satisfait du résultat.

Sur le plan personnel, j’ai monté un label de création appelé “millnote Books“. J’y publie les œuvres d’art que j’ai accumulées sous la forme de “zines”, et je produis des t-shirts, des cassettes ou d’autres produits dérivés de celles-ci. Ce label a pour but de me permettre de continuer à produire mes propres œuvres d’art, et j’aime beaucoup en occuper la direction. Je n’ai pas fait beaucoup de projets récemment, mais j’aimerais en faire davantage en 2022.

FP : Comme vous le savez, c’est notre 20e anniversaire ici à Footpatrol, pourriez-vous nous parler un peu de la vision que vous avez eu pour notre première série anniversaire ?  

Rimo : Pour le 20e anniversaire de Footpatrol, je voulais faire le mieux possible. Avec comme source de d’inspiration, le numéro 20, les boutiques de Londres et de Paris, la famille et la communauté de Footpatrol. Personnellement, je pense que pour ce 20e anniversaire, en créant des produits comme celui-ci, cela nous permet de se rapprocher de notre communauté et de rendre ce lien plus fort qu’auparavant.

FP : Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs qui souhaitent se lancer dans l’illustration et construire leur propre marque ?

Et pour également terminer, j’aimerais vous remercier pour cette interview. Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez partager avec les amis et la famille de Footpatrol ? Cela peut être n’importe quoi, comme susciter l’enthousiasme des gens pour quelque chose, un message de positivité, tout ce que vous voulez.

Rimo : Je ne sais pas si je suis en mesure de donner des conseils aux autres… mais surtout n’oubliez pas votre passion et votre gratitude envers les autres et créez toujours avec amour. Si vous continuez avec ferveur, vous aurez sûrement la possibilité de faire les bonnes connexions. Regardez-moi. Je vis loin, à Tokyo, j’ai la possibilité de connecter avec Footpatrol basé à Londres et à Paris et de travailler ensemble sur des projets. Tout est possible.

Toutes mes félicitations à Footpatrol pour votre 20e anniversaire. Je vous remercie de m’avoir choisie pour un évènement aussi important. J’ai été très heureux lorsque vous m’avez contacté pour la première fois. C’était un grand honneur pour moi de me souvenir que j’avais déjà travaillé avec vous. Je suis heureux de pouvoir participer à ce projet avec l’équipe de Footpatrol alors que le monde est encore aux prises de cette pandémie.

Un petit clin d’œil à mon ami Naoki pour nous avoir mis en relation lors de notre première collaboration, et merci également à la directrice créative Asheeba d’avoir fait appel à moi cette fois-ci, et merci aussi à tous les membres de l’équipe Footpatrol. Refaisons quelque chose ensemble si nous en avons à nouveau l’occasion.

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